L’enjeu du numérique n’est guère arbitraire. C’est plutôt un gage d’inclusion socioéconomique locale, mais aussi un tremplin pour surfer sur un réseau mondial virtuel.
A une semaine du sommet de la francophonie, prévu les 19 et 20 de ce mois à Djerba, en Tunisie, le centre « Ifeda » d’information, de formation, d’études et de documentation sur les associations tient, aujourd’hui, à la Cité de la culture à Tunis, son colloque « la société civile et la transition numérique », un avant-goût du grand débat associatif qui aura lieu à l’occasion du Sommet dont la thématique est « la connectivité dans la diversité – Le numérique vecteur de développement et de solidarité dans l’espace francophone ».
Le colloque d’aujourd’hui semble puiser dans ce même esprit technologique, en optant pour le thème « Vers un environnement numérique inclusif et favorable à la société civile tunisienne ». Une manifestation à laquelle prennent part plus de 250 participants issus de tous les horizons, autour d’une question d’actualité, celle de la digitalisation de l’action associative. Mais nos associations, dont le nombre s’élève à plus de 20 mille, sont-elles en mesure de remettre les pendules à l’heure du numérique ? Autant dire, ont-elles l’art et la manière de faire leur révolution interne, à même de pouvoir réussir leur passage en force dicté par ces mutations accélérées que vit le monde tout entier ? Car, notre tissu associatif, bien qu’il soit encore à un stade relativement primitif, s’évertue, sans cesse, à renforcer son potentiel créatif et forger son capital humain, en l’initiant à de nouveaux modes de réaction sociétale. D’où il est temps de préparer sa transition digitale.
D’ailleurs, en période de pandémie de Covid-19, le télé-associatif a fait ses preuves, ponctuant, visiblement, une vaste campagne porte-à-porte tous azimuts. Et le réseau de solidarité a dû fonctionner au mieux. En pareille crise sanitaire, faut-il le dire, l’appui de la société civile était tel qu’il a pu sauver autant de vies. Ainsi, pour épouser son temps, la dynamique associative devrait sortir de l’ordinaire. Cela dit, l’enjeu du numérique n’est guère arbitraire. C’est plutôt un gage d’inclusion socioéconomique locale, mais aussi un tremplin pour surfer sur un réseau mondial virtuel. L’objectif du colloque « est de contribuer au débat public croissant sur la numérisation, d’aider à orienter le travail des Ong tunisiennes, de leurs partenaires et alliés de différents secteurs dans ce domaine clé, et de réfléchir ensemble à la création d’un avenir numérique véritablement démocratique, inclusif et favorable à tous », souligne Mme Myriam Kefi, directrice de la communication et de la coopération internationale au sein de Ifeda. Voilà, également, en quoi consiste la teneur des interventions des experts et panélistes.
Cinq panels au menu
Ce colloque, dont l’ouverture officielle sera assurée par le directeur général du Centre Ifeda, Riadh Dabbou, en présence du représentant du ministère des Affaires étrangères, compte cinq panels évoquant les nouveaux profils associatifs envisagés et le rôle à jouer en tant que force de pression et de proposition. Face à tous les défis de l’étape, la digitalisation semble une arme à double tranchant. Le premier panel définit la transition, ses enjeux et perspectives. Quels risques et menaces auxquels les Ong doivent faire face, afin de réussir leur transformation numérique ? A cette question répondra le second panel qui n’aura pas dissimulé le réel danger que présente la cybercriminalité. Le troisième s’articulera sur la participation citoyenne dans un contexte de transition, avec en toile de fond des acquis et des défis. Pourtant, comme l’indique le quatrième panel, cette transition digitale demeure un facteur d’inclusion socioéconomique pour les jeunes et femmes, à part entière. Autre clé de voûte, le rôle capital des médias associatifs dans la citoyenneté numérique tel que sera débattu par le dernier panel.
La société civile et la transition numérique pourraient constituer un tandem censé jouer pleinement le contre-pouvoir, la sensibilisation et la régulation de la scène nationale. Mais, passer au numérique requiert un exercice de compétence, d’efficacité et de célérité. Et surtout ne pas verser dans les stéréotypes et les clichés.